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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/48

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LA FIN DU MONDE

mation d’un nombre déterminé de poumons. Tout espoir n’était pas perdu, surtout pour les riches. On parlait aussi de préparer les tunnels pour le peuple. On discutait, on tremblait, on s’agitait, on frémissait, on mourait déjà…, mais on espérait encore.

Les dernières nouvelles annonçaient que la comète, s’étant développée à mesure qu’elle approchait de la chaleur et de l’électrisation solaires, aurait au moment de la rencontre un diamètre soixante-cinq fois plus grand que celui de la Terre, soit 828 000 kilomètres.

C’est au milieu de cet état d’agitation générale que s’ouvrit la séance de l’Institut, attendue comme la suprême décision des oracles.

Par sa situation même, le Directeur de l’Observatoire de Paris fut inscrit en tête des orateurs. Mais ce qui paraissait attirer le plus l’attention publique, c’était le diagnostic du Président de l’Académie de médecine, sur les effets probables de l’oxyde de carbone. D’autre part, le Président de la Société géologique de France devait aussi prendre la parole, et le but général de la séance était de passer en revue toutes les théories scientifiques sur les diverses manières dont notre monde devra fatalement finir. Mais, évidemment, la discussion de la rencontre cométaire devait y tenir le premier rang.

D’ailleurs, nous venons de le voir, l’astre mena-