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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/73

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LA SÉANCE DE L’INSTITUT

étaient nécessaires pour montrer que la conséquence immédiate de la rencontre sera une énorme quantité de chaleur, un échauffement considérable de l’air. C’est, d’ailleurs, ce qui arrive en petit dans les chutes de bolides isolés. L’uranolithe est fondu, vitrifié sur toute sa surface et porte une sorte de couche de vernis ; mais sa chute s’est effectuée si rapidement qu’il n’a pas eu le temps de s’échauffer intérieurement : si on le casse, on trouve l’intérieur absolument glacé. C’est l’air traversé qui s’est échauffé.

« L’un des résultats les plus curieux de l’analyse que je viens d’avoir l’honneur de résumer devant vous est que les masses solides plus ou moins grosses que l’on croit distinguer au télescope dans le noyau de la comète éprouveront une telle résistance en traversant notre atmosphère que, à moins de cas exceptionnels, elles n’arriveront pas entières jusqu’au sol, mais éclatées en menus morceaux. Il y a compression de l’air en avant du bolide, vide en arrière, échauffement extérieur et incandescence du corps en mouvement, bruit violent produit par la précipitation de l’air venant combler le vide, roulement de tonnerre, explosions, désagrégations, chute des matériaux métalliques assez denses pour avoir résisté, et évaporation des autres. Un bolide de soufre, de phosphore, d’étain ou de zinc flamberait et s’évaporerait longtemps avant d’atteindre les couches inférieures de notre atmosphère.