Il est très intéressant de noter que, le 25 novembre, la mer Tycho était beaucoup plus noire que le 16 octobre. Cet effet ne peut être attribué à un relèvement de cette tache sur le disque, puisque, bien au contraire, le pôle sud s’abaissait encore vers la Terre au 25 novembre.
Le 29 novembre, de 6h à 6h 30m (fig. 177, C). — Très bonne image. On voit en ζ l’Œnotria (Schiap.), en i la mer Lambert très faible. Le Sinus Sabæus ζκ est bordé de blanc jusqu’à la ligne pointillée. Il en était de même à 8h 40m. Une ombre très légère apparaît en ξ. Les deux taches polaires sont tout à fait certaines cette fois : la supérieure est extrêmement petite, comme en 1877, mais moins brillante. L’inclinaison progressive du pôle sud vers la Terre rend donc enfin visible la petite tache polaire méridionale ; elle est réduite à ses moindres dimensions, et même a perdu son éclat par suite de l’été méridional qu’elle traverse[1]. Il est difficile d’indiquer la limite de la grande tache sombre du côté du Sud. L’image, d’abord excellente, devient très ondulante à l’approche d’un nuage qui s’élève de l’horizon est à la fin de l’observation.
Le 6 décembre, de 5h 41m à 6h 1m (fig. 177, D), et à 6h 11m. — L’image étant fort agitée, j’ai employé un diaphragme qui réduit l’ouverture de l’objectif à 0m,077, et, comme je l’ai souvent constaté, l’observation a immédiatement pu continuer dans de meilleures conditions. Les terres de Burckhardt β et de Cassini π, l’Iapygia ψ, la mer Zöllner t sont devenues beaucoup plus certaines. δ = terre de Lockyer. Le continent Æria ρ, très brillant, très blanc. L’attention soutenue avec laquelle on a examiné ces détails a introduit quelque doute dans la position précise des taches sur le disque. Néanmoins on peut dire que la position de la mer Zöllner t se rapporte plutôt à l’heure moyenne de l’observation (5h 51m), celle de la mer du Sablier au commencement et celle de la terre de Burckhardt à la fin. Cette dernière terre est donc un peu trop rapprochée du bord occidental eu égard à l’heure moyenne et la configuration générale en a subi une légère déformation.
Dans ces observations de M. Terby, la tache polaire boréale ou inférieure s’est montrée quelquefois double. On a pu voir trois fois la tache polaire supérieure, beaucoup plus petite.
Remarquons surtout dans ces dessins la bordure blanche du détroit d’Herschel, de la mer du Sablier à la baie du Méridien (nuages ou neiges ?) et la mer noire a du 25 novembre, correspondant à la mer Tycho.
L’habile astronome de Louvain a présenté la même année (6 décembre 1879) à l’Académie de Belgique un mémoire[2] ayant pour but d’établir que les