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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/115

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LA PLANÈTE MARS.

On voit que c’est encore l’hémisphère austral qui était le mieux placé pour les observations, qui ont eu lieu de mai 1894 à avril 1895. Nous allons examiner les principales études faites pendant cette importante opposition.

clxxiii.Observations faites à l’Observatoire Lowell,
à Flagstaff (Arizona).

Un savant enthousiaste, esprit indépendant, chercheur persévérant, et auquel une très agréable situation de fortune permet les plus nobles créations scientifiques, a été inspiré par l’idée fort heureuse de consacrer un observatoire à l’étude spéciale de la planète Mars. Sachant déjà par expérience que la principale qualité d’un observatoire est sa condition atmosphérique, M. Percival Lowell se préoccupa, avant tout, de trouver sur notre planète une position où l’air fût aussi calme que possible. Après un grand nombre d’essais, il fixa son choix sur une montagne de l’Arizona, à Flagstaff, aux États-Unis, à 2 210 mètres d’altitude (dominant un petit village de 800 habitants), et y construisit un observatoire muni d’un équatorial de 18 pouces (0m,45) de Brashear ; distance focale : 8 mètres ; grossissements 440 et 617, et pour le micromètre 862 et 1505.

M. Lowell avait pour collaborateurs, dans cette étude spéciale de Mars, deux astronomes américains, MM. W.-H. Pickering et A.-E. Douglass.

Les observations ont commencé le 24 mai 1894 et ont été continuées jusqu’au 3 avril 1895. On a pu faire 917 dessins, sans compter les mesures.

Ces observations ont été publiées, d’abord en résumé, dans un Livre populaire sur Mars[1], ensuite au complet dans un Volume d’Annales[2]. Nous les exposerons ici, avec certaines remarques faites par l’auteur lui-même en diverses circonstances.

M. Lowell est venu en France en 1896, et dans la séance du 8 janvier de la Société Astronomique a présenté lui-même ses vues sur la planète[3].

Rappelant d’abord notre Ouvrage sur Mars, il déclare que, pour lui, il s’est surtout préoccupé de dégager ses observations des troubles produits sur les images par les mouvements de l’atmosphère. Les lunettes actuelles sont assez fortes. Ce qui est plus important désormais que leur puissance c’est ce qu’il y a aux deux bouts : l’observateur et l’atmosphère. L’observateur doit avoir une valeur personnelle, un cerveau ; l’atmosphère doit être, au contraire, aussi nulle que possible.

  1. Mars, by Percival Lowell. 1 vol. in-8o, Boston and New-York, 1895.
  2. Annals of the Lowell Observatory, vol. 1. Boston and New-York, 1898.
  3. Bulletin de La Société Astronomique de France, 1896, p. 48.