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OBSERVATOIRE LOWELL, 1894.

unie, jusqu’à 30° du limbe. Comme ce bord était à 9h du matin sur Mars, 30o de plus donnent 11h du matin. Il est impossible d’admettre que les nuages proprement dits dureraient également sur toute la zone équatoriale ainsi que sur toute la zone tempérée, jusqu’à cette heure seulement et pas au delà.

» On remarquera que ces observations ont été prises pendant le printemps de l’hémisphère austral de Mars. Or cette étude de printemps conduit à un résultat assez intéressant. C’est que la circulation de l’eau sur Mars, en cette saison, a lieu principalement à travers la surface, non à travers l’atmosphère de la planète ; que la fonte des neiges polaires donne lieu à une vaste crue d’eau qui descend vers l’équateur, et que c’est non par pluies mais par inondations que ces régions,

Fig. 117. — La région du lac du Soleil, le 8 octobre 1894, d’après M. Lowell.
apparemment dépourvues d’eau, reçoivent ce qui leur est utile pour les besoins de la vie organique.

» Nous avons quelque raison de penser, dit l’orateur en terminant, que Mars est beaucoup plus avancé en âge que la Terre. Or, une planète doit perdre graduellement l’eau de sa surface se combinant chimiquement en pénétrant dans l’intérieur. Aussi à mesure que les océans se retirent, l’évaporation doit diminuer et les pluies doivent devenir moins abondantes. L’eau disponible devient, par deux causes agissant en commun, de plus en plus rare. Mais l’eau est absolument nécessaire à toute vie organique. Si donc une planète a vu la vie animer sa surface — (et Mars ne diffère apparemment pas assez de la Terre pour le nier) — c’est « le problème de l’eau » qui s’impose absolument. De l’eau ! de l’eau ! serait sans doute le cri suprême d’une humanité aux abois. Les canaux ne répondent-ils pas à cette exigence finale ? Nos observations acquièrent d’ailleurs un