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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/331

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CERULLI. — OBSERVATOIRE DE TERAMO.

atteignirent un tel degré d’évidence que leur région devint tout de suite une des plus faciles de Mars.

Le Trivium apparut nettement défini comme le point de rencontre de huit canaux, dont trois très larges et parfois doubles (voir fig. 214). Ces canaux doubles, j’ai pu les examiner plusieurs fois et j’ai constaté que leur fond est plus foncé que le reste des terres boréales, de manière que je serais amené à envisager les canaux doubles comme de larges canaux aux bords bien marqués.

Nouveaux canaux[1]. — J’ai le plaisir de vous annoncer que, parmi les nombreux canaux que je viens d’observer, il y en a deux qui semblent nous promettre un nouveau pas dans la connaissance de ce monde voisin. Ces deux canaux, dont,

Fig. 214. — Mars, le 19 janvier 1897, à 10h 30m :
Les mers des Sirènes et Cimmérienne. Le Trivium Charontis.
jusqu’au moment de les apercevoir, je ne soupçonnais pas l’existence, ne figurent pas sur la Carte de Schiaparelli ; ils ont été découverts, il y a deux ans, par M. Lowell, à Flagstaff, et ils s’appellent Ulysse et Sitacus. L’Ulysse prend son origine à la pointe orientale de la mer des Sirènes et court en ligne droite jusqu’au Ceraunius : le Sitacus relie — en ligne droite aussi — la première corne du golfe Sabæus avec la pointe de la Syrtis major[2].

Ce qu’il y a d’étonnant en ceci, c’est que ces canaux sont très évidents, Ulysse n’étant pas moins visible que les canaux environnants, Sirenius et Araxe, et le Sitacus surpassant en visibilité l’Euphrate et le Phison.

  1. Voir la Carte aréographique de M. Lowell (p. 120) : le canal Ulysse porte le no 110 et le Sitacus le no 254.
  2. Société Astronomique de France, 1896, p. 308.