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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/463

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OBSERVATOIRE DE JUVISY.

2o Esquisse topographique de la planète en 1898-1899.
Nouveaux changements
.

(a) Région du Sinus Sabæus. ω = 310° à 15°. — La pointe fourchue de la Baie du Méridien ne s’est pas montrée nettement pendant cette opposition. La bande du Sinus Sabæus a été d’un gris à peu près uniforme (fig. 274) ; les bonnes images du 27 février nous permirent de voir très bien Xisuthri Regio (fig. 286). La Baie triangulaire de l’Euphrate s’est montrée, comme d’habitude, assez foncée. Tout le littoral d’Aéria et d’Edom était blanc, par contraste, sans doute, avec le ton sombre du Sinus Sabæus.

Le système de canaux des régions continentales, au nord du Sinus, n’a été vu d’une manière satisfaisante que le 27 février.

Le 25 janvier, nous avons pu reconnaître Sirbonis Palus à l’intersection des canaux Typhonius et Oronte. Ismenius Lacus était à peine indiqué ; Dirce Fons un peu plus évidente.

Aucune différence de teinte entre Noachis et le fond de la Mer Érythrée : toute cette région était simplement estompée.

(b) Margaritifer Sinus, Auroræ Sinus, Mare Acidalium. ω = 15° à 60°. Rien de remarquable dans les Golfes des Perles et de l’Aurore, les demi-teintes qu’ils contiennent étant invisibles. Des canaux sillonnant Chrysé, l’Hydaspes nous a paru le plus large et le plus sombre, son aspect rappelant les dessins de Secchi, en 1858[1]. Le Lac Niliacus était très nettement séparé de la Mer Acidalienne par le Pont d’Achille. La Mer Acidalienne était encore la région la plus foncée de toute la planète, il est vrai, mais son intensité nous a paru moins accentuée qu’en 1896, bien qu’à cette époque nous la voyions à travers une diffusion lumineuse plus considérable. La forme générale était celle d’une cloche.

(c) Solis Lacus. ω = 60° à 120°. — Ce lac s’est montré très pâle en 1898-1899. Le contour d’Aurea Cherso était aussi très vague, de sorte que l’on ne saurait dire si cette péninsule présentait l’aspect de 1864 à 1877 ou bien celui de 1894-1896. Mais ce qui est certain, c’est qu’Aonius Sinus était excessivement pâle, n’offrant guère sa pointe noire classique de 1877, vers l’embouchure du Phasis. Tithonius Lacus a été vu comme une mer intérieure sans communication avec les golfes adjacents. Le Lac de la Lune était le plus foncé et le mieux accusé de tous les estompages de cette région. Ceraunius n’offrait l’aspect que d’une ombre excessivement diffuse, tandis que Palus Mæotis nous a presque échappé.

(d) Mare Sirenum. ω = 120° à 180°. — Rien de particulier en ces régions. Sous la faible altitude du Soleil, les précipitations de la vapeur d’eau (sous forme de gelée blanche très probablement) étaient très remarquables sur Phaéthontis, que nous avons trouvée invariablement blanche cette année. Les deux Atlantis se confondaient en un point unique diffus.

Le pays au nord de la Mer des Sirènes était presque complètement dépourvu

  1. La planète Mars, t. I, p. 138.