Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/15

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mari de cette illustre présidente de la société des Gens de lettres au dix-huitième siècle, dont Sainte-Beuve rapporte cette anecdote : Un jour, un étranger demanda à Mme Geoffrin ce qu’était devenu ce vieux Monsieur qui assistait autrefois régulièrement aux dîners, et qu’on ne voyait plus : — « C’était mon mari, fit-elle, il est mort » ! — Faisons la part du trait qui exagère presque nécessairement ces sortes d’aventures : celle-là n’en demeure pas moins expressive, et tous les maris de femmes-auteurs y pourront méditer. C’est une attitude insoutenable, un rôle que nul acteur social ne devrait accepter, celui de mari effacé d’une femme dont les journaux habituellement impriment le nom. Montreur d’objet rare, sorte de prince-époux qui accompagne un phénomène, on est toujours tenté de placer dans sa bouche le drolatique et peu respectueux jeu de mots dont notre moquerie française tendait