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Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/171

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chrétien, rencontre une jeune femme belle et désirable, il ne voit pas sa beauté, il ne la désire pas. Il souffre de la sentir réticente, réfractaire, et par d’innocents subterfuges, il s’efforce de lui arracher un aveu. Bientôt le salut de cette créature lui devient plus cher que sa propre vie. Il veut la jeter dans le giron de l’Église, l’associer à la communion des Saints. Et ce prosélytisme ingénu, cette sollicitude qui s’ignore, cet inconscient appétit du sacrifice, c’est l’amour ! »

En face d’Augustin, la voici donc cette jeune femme qui, par une rude expérience et dès le premier âge d’aimer, a connu les tourments de la vie. Cette vie, elle la sait, autant que lui l’ignore, et bien qu’elle en ait souffert, elle ne l’a pas prise en dégoût. Son unique désir, c’est de la recommencer au point même où ses malheurs l’ont laissée. Comme Fanny est une nature noble, elle ne la conçoit qu’illuminée du