Page:Flat - Seconds essais sur Balzac, 1894.djvu/133

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nous ? Entre eux il existe un point commun qui est de travailler sur des données psychologiques, de prendre les états d’âme comme matière d’art, de faire que l’observation soit, non plus seulement le point de départ, mais l’aboutissement de leur effort. Indiquer la ressemblance, c’est marquer en même temps la différence ; car s’ils poursuivent un but identique, la manière dont ils le poursuivent constitue des divergences essentielles dans leur esprit : la combinaison de ces éléments psychologiques fera de l’un un auteur dramatique, de l’autre un romancier.

La question de la Psychologie au théâtre n’est plus à étudier aujourd’hui ; en dépit des démentis catégoriques apportés par les romanciers qui n’y avaient point réussi, on doit reconnaître que la psychologie au théâtre est parfaitement possible. Le plus illustre des poètes dramatiques a fourni surabondamment la preuve que, dans cette forme en raccourci du drame, on pouvait faire tenir autant d’observation précise et même de subtile analyse que dans le roman le plus scrupuleusement fouillé. Mais Shakespeare n’a pas seulement montré que cela était : il a montré comment il se faisait que cela fût, car nous touchons au point capital du rapprochement. Revenons à Balzac et prenons dans son théâtre un