Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 1.djvu/120

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Nogent[1] avait été très désagréable. Cette nouvelle expérience a dû vous confirmer dans le dessein de ne plus voyager qu’en poste, ce que je vous conseille bien pour l’avenir. Croyez-en un voyageur consommé. À part le léger inconvénient signalé plus haut, nous n’avons pas eu à nous plaindre des voitures et, pour ce qui est de la bonne nourriture, nous nous gorgeons de figues et de raisins, surtout l’abbé[2], qui ne fait absolument pas autre chose. M. Cloquet est très bon et je remercie Achille de m’avoir procuré un pareil compagnon de voyage. Il se permet de temps en temps des plaisanteries sur le chapeau de cérémonie de Mlle Lise[3] qui l’autre jour a été près d’en pleurer.

Après-demain nous partons pour Toulon et de là je vous dirai le jour du départ pour la Corse. Il est bien décidé que notre retour sera avant le 1er novembre.


44. À LA MÊME.
Ajaccio, 6 octobre 1840.

Je t’écris aujourd’hui, ma bonne Caroline, parce que j’en ai le temps, mais je ne sais quand cette lettre te parviendra, ni même quand je la mettrai à la poste. Vous avez dû recevoir une lettre d’Ajaccio où je suis arrivé hier. À Toulon j’ai reçu la tienne, dans laquelle tu me demandes de

  1. Nogent-sur-Seine, où le grand-père de Flaubert était vétérinaire. Voir p. X.
  2. Abbé Stéphany, ami du Dr Jules Cloquet.
  3. Sœur du Dr Jules Cloquet.