arrangé que je ferai ce petit voyage aux Andelys (lisez Mantes). Comme il faut une heure et demie pour s’y rendre, et qu’une heure est suffisante pour voir le Château-Gaillard, je reviendrai coucher ici (c’est impossible autrement), mais par le dernier convoi, qui me prendra là-bas vers 10 heures. Nous aurons tout un grand après-midi à nous. Je dis nous aurons sans savoir si tu as accepté mon projet ; mais je m’attends bien demain, à mon réveil, à une bonne lettre de toi, toute pétillante de joie, où tu me dises : Accours. Es-tu contente de moi ? Est-ce cela ? Tu vois bien que lorsque je peux te voir je me jette sur la plus petite occasion comme un voleur à jeun, que je la prends à deux mains et que je ne la lâche pas. Du Camp part d’ici probablement mercredi prochain (ou Jeudi au plus tard). Ainsi donc à mercredi. Je t’enverrai l’heure bien exacte des convois pour qu’il n’y ait pas de malentendus entre nous et je t’écrirai l’heure exacte où il faudra partir de Paris. Te figures-tu nous, nous attendant, nous cherchant dans la foule, nous retrouvant, partant ensemble seuls ? Il faudra nous contenir ; j’aurai bien du mal à m’empêcher de t’embrasser devant tout le monde. Nous irons dans quelque bonne auberge bien tranquille. Nous serons à nous, rien qu’à nous ! Ce sera de bonnes minutes encore, va. Qu’importe l’avenir ! Viendra-t-il seulement ? Qui sait si demain se lèvera ? Je n’ai pas encore reçu l’envoi de Phidias qu’il m’a, et que tu m’as annoncé. Tu as d’abord voulu y mettre ta statuette. Mais je n’aurais aucune place secrète où la fourrer. J’ai déjà tant de choses de toi que ça pourrait finir par devenir suspect. La moindre
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CORRESPONDANCE