homme de mon âge, les joies des sens ; plus que beaucoup, celles de l’amour. Eh bien, jamais personne ne m’a donné une jouissance approchante à celles que m’ont fournies quelques morts illustres dont je lisais ou contemplais les œuvres.
Les trois plus belles choses que Dieu ait faites, c’est la mer, l’Hamlet et le Don Juan de Mozart. Que tout cela n’aille pas te fâcher, encore une fois ! Car ce reproche, de ta part à toi, n’est pas vrai. Il peut venir dans un moment d’irritation nerveuse ; mais il ne doit pas être permanent au fond de ton cœur.
Du Camp est toujours dans les bois, où il se promène à cheval et chasse le sanglier. J’attends de lui une lettre qui m’annonce son retour. Le voyage de Dieppe est, Dieu merci, manqué ; mais nous faisons presque tous les jours des promenades dans les environs. Il y a trois jours, nous avons rencontré une société dans laquelle se trouvaient deux dames, dont l’une avait un chapeau de paille pareil au tien. Tu ne saurais croire le singulier effet que j’en ai ressenti. Mais la figure n’était pas pareille à la tienne !
Je prendrai avec moi le carnet de Mantes. Nous le relirons ensemble. Je t’aime bien pour tout cet amour et pour tout ce talent que tu mets à mes pieds. Qu’ai-je donc fait pour mériter tant de richesses ? Jamais personne ne me comblera comme toi. Tu devrais être sûre, dans ta force, qu’une autre ne pourrait jamais atteindre à ta puissance.
Je ne te parle plus de cette estimable Mme Foucaud, puisque c’est un sujet qui te chagrine. Tu feras comme tu voudras.
Je me dépêche dans ce moment de lire un