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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 1.djvu/54

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de Scribe et un proverbe dramatique de Carmontelle il est inutile que je te dise leurs titres tu ne les connais je croit pas. si tu savais quand on m’a appris que tu ne venais pas j’ai été d’une colère effroyable. Si par hazar tu venais pas j’irais plutot a patte comme les chiens du roi Louis Fils-Lippe (tiré de la Caricature journal) à Andelys te chercher et je croit que tu en ferais autant, car une amour pour ainsi dire fraternel nous unit. oui moi qui a du sentiment oui je ferais mille lieues s’il le fallait pour aller rejoindre le meilleur de mes amis, car rien est si doux que l’amitié oh douce amitié combien a-t-on vu de fait par ce sentiment, sans la liaison comment viverions-nous. On voit ce sentiment jusque dans les animaux les plus petits, sans l’amitié comment les faibles viveraient-ils comment la femme et les enfants subsisteraient-ils ?

Permets, mon cher ami, ces douces réflexions mais je te jure qu’elle ne sont point apprêtés n’y que j’aie essayé de faire de la rhétorique mais je te parle avec la vérité du vrai ami. Le Choléra Morbus n’est presque pas [à l’Hôtel-]Dieu. Ton bon papa va de même. Viens à Rouen ; adieu.


7. AU MÊME.
Nogent, le 23 août 1832.
Mon Cher Ernest,

À peine ai-je ouvert ta lettre que je prends la plume et t’ecris. Nous allons partir tout à l’heure