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CORRESPONDANCE

drions à notre service le 1er septembre prochain, et au retour nous lui compterions 1,500 francs. S’il aimait mieux en laisser d’avance 500 à sa femme, libre à lui. Qu’il réfléchisse. Il y aura du hasard, de l’aventure, beaucoup de fatigue, un peu de péril et considérablement de choses cocasses et nouvelles pour lui.

J’oublie un dernier point, mon cher oncle. Vous me dites que le gaillard est un tant soit peu vaniteux. Il devra, dans l’intérêt de notre sécurité, garder vis-à-vis de nous (en présence d’étrangers surtout) le plus grand respect. Il ira, bien entendu, aux secondes places et en campagne couchera à la porte de notre tente. Du reste il lui arrivera d’avoir des gens sous ses ordres. Quand nous prendrons des escortes en Syrie, il en sera le capitaine. D’ici là, s’il accepte, qu’il s’exerce à monter à cheval et à tirer tout en allant. Qu’il apprenne même à faire la barbe s’il peut ; ce ne serait pas inutile.

Je n’ai plus de glace, mon cher vieux compagnon, pour vous dire que nous vous attendons. Adieu, vieux solide, embrassez tout votre monde pour moi.


225. À PARAIN.
Croisset, vendredi soir [été 1849].

J’ai reçu ce matin, mon cher oncle, une lettre de Leclerc à laquelle je n’ai rien compris. Au lieu de me dire s’il accepte, oui ou non, les conditions que je lui ai posées dans la dernière lettre que je vous ai écrite, il me fait beaucoup de protestations