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DE GUSTAVE FLAUBERT.

en effet, étaient sans armes défensives. Tu me dis « que ça laisse à peine deviner les viols des Grecques ». Mais à quoi bon parler du viol des Grecques ? Ce n’est pas là ce qu’on a voulu dire ; c’est seulement un détail pittoresque pour peindre les Barbares.

L’observation sur les répétitions de flancs nus est plus fondée ; tâche d’y obvier.

Fleuve où le grand Homère emplit son urne d’or


Il y a en effet déjà l’Ilissus et bien des flots.

La première version était :

Ils ont dit : que la source était empoisonnée
D’où jaillit l’Iliade ainsi qu’un flot sacré.


mais les deux premiers de la stance n’ont pu être trouvés. Vois… cherche.

Si tu as peur que l’on croie que ce fleuve est l’Ilissus, change plus haut (je cite de mémoire) :

Des sommets de l’Hymette aux bords de l’Ilissus.

Mais le dernier de cette stance-là est bon, bon :

Ont écrasé la gloire en passant par-dessus.

Ce morceau des Barbares me paraît d’ensemble très pompeux, lyrique et gueulard. C’est pour cela qu’il me plaît.

Des pôles du Nord, du fond de l’Asie


est lourd comme tout et commun de forme ; fais donc plus d’attention à la pâte générale du style. Si nos Barbares ne te vont pas (moi je tâcherais