sements, en les lisant, qui vous fassent croire en eux à une nature plus qu’humaine, comme à la lecture d’Homère, de Rabelais, de Shakespeare surtout ; non ! Mais quelle conscience ! Comme ils se sont efforcés de trouver pour leurs pensées les expressions justes ! Quel travail ! quelles ratures ! Comme ils se consultaient les uns les autres. Comme ils savaient le latin ! Comme ils lisaient lentement ! Aussi toute leur idée y est, la forme est pleine, bourrée et garnie de choses jusqu’à la faire craquer. Or il n’y a pas de degrés : ce qui est bon vaut ce qui est bon. La Fontaine vivra tout autant que Le Dante, et Boileau que Bossuet ou même qu’Hugo. Sais-tu que tu finis par m’exciter avec ton Anglaise ? Mais c’est une charmante fille ! Ces déclamations dramatiques furibondes me plaisent fort. Tu me dis qu’elle est aristocrate. Tant mieux, cela n’est pas donné à tout le monde. Est-ce que nous ne sommes pas aussi des aristocrates, nous autres, et de la pire ou de la meilleure espèce ? La seule sottise c’est de vouloir l’être. Moi, j’ai la haine de la foule, du troupeau. Il me semble toujours ou stupide ou infâme d’atrocité. C’est pour cela que les générosités collectives, les charités philanthropiques, souscriptions, etc… me sont antipathiques. Elles dénaturent l’aumône, c’est-à-dire l’attendrissement d’homme à homme, la communion spontanée qui s’établit entre le suppliant et vous. La foule ne m’a jamais plu que les jours d’émeute, et encore ! Si l’on voyait le fond des choses ! Il y a bien des meneurs là dedans, des chauffeurs. C’est peut-être plus factice que l’on ne pense. N’importe, en ces jours-là il y a un grand souffle dans l’air. On se sent enivré par
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CORRESPONDANCE