Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 3.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
CORRESPONDANCE

des gants. J’ai eu peur que tu ne prisses cela pour une réponse tacite à ta lettre de ce matin et que tu ne pensasses que j’ai cru y voir une espèce de petite sollicitation indirecte. Voilà pourquoi ! Mais ne te gêne donc pas et, sans vergogne, redemande-les-moi, s’ils peuvent te faire plaisir.

Je n’ai, moi, aucune dette et, par conséquent, besoin de rien maintenant. Quant aux 300 autres, tu me les rendras pour faire imprimer les affiches de Saint Antoine. C’est convenu.

Tu ne m’as pas répondu relativement à ton article. Envoie chez Bouilhet, si tu veux, le Musée secret ; il s’amusera avec. Il est du reste un peu calmé relativement à la mère Roger[1], et je crois qu’il va se mettre sérieusement à son drame. Son intention est toujours de quitter Rouen cet hiver. Il n’en peut plus de leçons (il devient rebours, et il y a de quoi) et ne veut plus en donner, mais comment vivra-t-il là-bas ? As-tu trouvé justes mes observations sur les Fantômes ?

Il y a dans la Revue de Paris, va de suite la lire à un cabinet de lecture, deux grandes pages de Jourdan et deux citations[2] ; une des Tableaux vivants, une autre de L’orgueil. L’ensemble est élogieux, mais avec quelques conseils singulièrement pareils à ceux de ma dernière lettre. Aussi, quand j’ai lu le numéro en m’éveillant, le lendemain, cela m’a fait un drôle d’effet.

  1. Mme Roger des Genettes, appelée plus loin Edma, puis la dame de Saint-Maur et la Sylphide.
  2. Revue de Paris, 1er  septembre 1852, Revue bibliographique signée Jourdan. Article plein d’ironie sur Ce qui est dans le cœur des femmes, volume comprenant entre autres : Tableaux vivants, L’orgueil. On reproche à Louise Colet ses titres ambitieux et ses lauriers académiques.