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CORRESPONDANCE

bunaux. — Et tout cela est rapporté par un dévoué ! Grand mépris de Foüard pour Turgan et Cormenin. La bande se détraque, à ce qu’il paraît. Cormenin, au Moniteur, travaille sous « un conseil de rédaction » dont font partie Sainte-Beuve, Rolle, etc. « C’est une place de commis que celle du rédacteur, et une place de commissionnaire que celle du directeur. » Voilà comme on est arrangé par les amis. À tout cela je ne répondais mot. M[axime] a loué une maison de campagne à Chaville, près Versailles, pour y passer l’été. Il va écrire le Nil. Encore des voyages ! Quel triste genre ! Il n’a pas écrit une ligne de Reiz Aldallah ni du Cœur saignant, annoncés depuis plusieurs mois.

Autre aspect humain : ce Foüard allant à Elbeuf pour demander à son père la permission de changer de nom. Ce nom de Foüard (foire) l’empêche de se marier et il a besoin d’un riche mariage pour payer sa future étude. Mais je vois que le bourgeois, qui a fait sa fortune lui-même, va être indigné et refusera son consentement. Qu’est-ce qui est le plus fort, du fils ou du père ?

As-tu le troisième volume de l’Archéologie de Muller ? Il m’est impossible de le retrouver. J’ai oublié de te remettre (je l’avais dans mon carton) les Fantômes. Les veux-tu ? Mais j’aimerais mieux te les redonner en te faisant de vive voix des observations.

Comme c’est mauvais, Jocelyn ! Relis-en. La quantité d’hémistiches tout faits, de vers à périphrases vides, est incroyable. Quand il a à peindre les choses vulgaires de la vie, il est au-dessous du commun. C’est une détestable poésie, inane, sans