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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 3.djvu/372

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CORRESPONDANCE

épouser les animosités de l’ami, j’en doute fort, à la manière dont il m’en a parlé le premier. La dédicace, malgré ton opinion, ne prouve rien du tout : pose et repose. Le pauvre garçon se raccroche à tout, accole son nom à tout. Quelle descente que ce Nil ! Si quelque chose pouvait me raffermir dans mes théories littéraires, ce serait bien lui. Plus le temps s’éloigne où Du Camp suivait mes avis et plus il dégringole, car il y a de Tagahor au Nil une décadence effrayante et, en passant par le Livre posthume qui est leur intermédiaire, le voilà maintenant au plus bas, et de la force du jeune Delessert ; ça ne vaut pas mieux. La proposition de Jacottet m’a étrangement révolté, et tu as eu bien raison. Toi, aller faire des politesses à un galopin pareil ! Ah ! non, non, ah ! non.

Quelle étrange créature tu fais, chère Louise, pour m’envoyer encore des diatribes, comme dirait mon pharmacien ! Tu me demandes une chose, je te dis oui, je te la repromets, et tu grondes encore ! Eh bien, puisque tu ne me caches rien (ce dont je t’approuve), moi je ne te cache pas que cette idée me paraît un tic chez toi. Tu veux établir entre des affections de nature différente une liaison dont je ne vois pas le sens, et encore moins l’utilité. Je ne comprends pas du tout comment les politesses que tu me fais à Paris engagent ma mère en rien. Ainsi j’ai été pendant trois ans chez Schlésinger où elle n’a jamais mis les pieds. De même que voilà huit ans que Bouilhet vient coucher, dîner et déjeuner tous les dimanches ici, sans que nous ayons eu une fois révélation de sa mère, qui vient à Rouen à peu près tous les mois. Et je t’assure bien que la mienne n’en est nullement