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CORRESPONDANCE

très grands hommes écrivent souvent fort mal, et tant mieux pour eux. Ce n’est pas là qu’il faut chercher l’art de la forme, mais chez les seconds (Horace, La Bruyère). Il faut savoir les maîtres par cœur, les idolâtrer, tâcher de penser comme eux, et puis s’en séparer pour toujours. Comme instruction technique, on trouve plus de profit à tirer des génies savants et habiles. Adieu, j’ai été dérangé tout le temps de ma lettre ; elle ne doit pas avoir le sens commun.

Je t’embrasse de la plante des pieds au haut des cheveux.

À toi, ma bien aimée Louise ; mille baisers encore.


345. À LA MÊME.

En partie inédite.

[Croisset] Nuit de vendredi à samedi, 2 heures
[1er-2 octobre 1852].

Je t’écris ce soir parce que, voulant t’envoyer dimanche mon avis sur ta pièce que j’attends avec impatience, cela ferait un retard qui te semblerait trop long, bonne chère Louise. J’avais oublié de te parler de Cuvillier-Fleury. Quel crétin ! Quelle école que celle des Cuvillier, Saint-Marc Girardin, Nisard, les prétendus gens de goût, les prétendus classiques, braves gens qui sont peu braves gens et étaient destinés par la nature à être des professeurs de sixième ! Voilà pourtant ce qui nous juge ! Quoi qu’il en soit, Cuvillier t’admire beau-