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APPENDICE.

Fouillez ce roc fécond, pesez dans votre main
Ces vieux marbres où court un souffle surhumain ;
De l’immortalité par leurs débris gardée
Interprétez le sens et retrouvez l’idée ;
Prosternez-vous devant l’immuable beauté,
Dérobez son mystère à son éternité.
Et, de tant de splendeurs reconquérant l’essence,
Rapportez parmi nous une autre Renaissance !


À MA FILLE[1].


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Sur ton oreiller ton cou frais se penche
Du drap rabattu tu sors ton bras rond
Ton visage rit sur la toile blanche,
Tes cheveux dorés caressent ton front.

Sous tes longs cils bruns ton œil bleu se voile
Parfois entr’ouvert sur ta joue il luit
Ainsi doucement scintille l’étoile
Qui recouvre au ciel un pli de la nuit.

Sur ta bouche rose aux belles dents claires
Ton souffle d’enfant court suave et doux.
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De ton joli corps sous la couverture
Plus souple apparaît le contour charmant ;
Telle au Parthénon quelque frise pure
Nous montre une vierge au long vêtement.

  1. Nous ne donnons de ce poème que les extraits contenant les corrections conseillées par Flaubert.