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DE GUSTAVE FLAUBERT.

que ce te sera aisé. Enfin nous en causerons à loisir d’ici à peu.

Quel bête de numéro que celui de la Revue ! pauvre ! pauvre ! et canaille par-dessus le marché.

Je relis maintenant, le soir en mon lit (j’ai un peu quitté Plutarque), tout Molière. Quel style ! mais quel autre homme c’était que Shakespeare ! On a beau dire, il y a dans Molière du bourgeois. Il est toujours pour les majorités, tandis que le grand William n’est pour personne.

Mon travail va bien lentement ; j’éprouve quelquefois des tortures véritables pour écrire la phrase la plus simple.

Adieu, bonne Louise bien chérie, à bientôt. Réponds-moi si mes petits arrangements te vont. Mille baisers sur tes yeux.

À toi.


350. À LA MÊME.

Entièrement inédite.

Dimanche, minuit, 7 novembre 1852.

Rien de changé à nos dispositions, chère Louise ; après-demain mardi je prends le convoi de 1 h 30.

Bouilhet nous viendra voir jeudi. Tu peux te dispenser de lui apporter le drame de Pelhion, que nous avons lu il y a quelques mois, lorsqu’il venait d’être refusé aux Français.

N’emplis pas ta malle (par un surcroît inutile de toilettes) ; je te donnerai beaucoup de choses