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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Que devient l’Aveu au milieu de tout cela ?

Je ne t’ai pas dit qu’il y aura mardi prochain quinze jours qu’en conduisant M. Cloquet au chemin de fer, j’ai aperçu sur sa porte, nez au vent, corsée raide, et enharnachée de breloques et de lorgnon, cette vénérable Mme G***. I’ay ri à part moi, me remémorant les paillardises de cette tant pute tavernière.

Décidément, la journée était aujourd’hui au théâtre. J’ai eu la visite de Baudry (junior), qui allait chez Deschamps pour lui vendre des costumes. On joue la comédie chez M. Deschamps, et des comédies de lui, ça doit être fort !

Adieu, mon cher monsieur, je n’ai absolument rien à te dire, si ce n’est que je t’embrasse et qu’il m’ennuie démesurément de ta personne. Mais ne bouge pas de Paris, maintenant. Il faut être au poste.


495. À ERNEST CHEVALIER.
Croisset, 21 septembre [1856].
Mon cher Vieux,

Je me rendrais avec bien du plaisir à ton invitation si je n’étais maintenant un homme fort affairé. Car tu sauras que je suis présentement sous la presse. Je perds ma virginité d’homme inédit de jeudi en huit, le 1er octobre. Que la Fortune Virile (celle qui dissimulait aux maris les défauts de leur femme) me soit favorable ! et que le bon public n’aperçoive en moi aucun vice, tel que gibbosité trop forte ou infection d’haleine !

Je vais pendant trois mois consécutifs emplir