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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/198

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CORRESPONDANCE

Tous les personnages de ce livre sont complètement imaginés, et Yonville-l’Abbaye lui-même est un pays qui n’existe pas, ainsi que la Rieulle, etc. Ce qui n’empêche pas qu’ici, en Normandie, on n’ait voulu découvrir dans mon roman une foule d’allusions. Si j’en avais fait, mes portraits seraient moins ressemblants, parce que j’aurais eu en vue des personnalités et que j’ai voulu, au contraire, reproduire des types.

C’est une des plus douces joies de la littérature, Monsieur, que d’éveiller ainsi des sympathies inconnues. Recevez donc toute l’expression de la mienne.

Avec mes salutations.


540. À HAMILTON AÏDÉ.
Croisset, 4 juin [1857].

Je viens de lire votre volume[1], impatiemment attendu ; car on a été plusieurs jours à me l’envoyer de Paris. Il m’a charmé, mon cher ami, vous êtes un vrai poète, dans la plus haute et la plus spiritualiste acception du mot.

Dans le poème d’Éléonore, la description du vieux château et l’enfance de votre héroïne m’ont ravi.

J’ai retrouvé dans vos pièces italiennes les propres impressions que j’ai eues moi-même sur les lieux.

Je trouve, parmi vos pièces détachées, celle

  1. Eleonore and other poems. London, 1856.