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CORRESPONDANCE

les supplices de l’assonance, les tortures de la période ! Je suerai et me retournerai (comme Guatimozin) sur mes métaphores.

Les métaphores m’inquiètent peu, à vrai dire (il n’y en aura que trop), mais ce qui me turlupine, c’est le côté psychologique de mon histoire.

Mais parlons de ta Seigneurie. Viens ici, mon vieux, quand tu voudras, tu me feras toujours grand plaisir. Seulement, je te préviens que : 1o tout le mois de septembre, nous aurons des parents de Champagne ; 2o j’attends dans ce mois-ci un jouvencel que tu ne connais pas ; mais il sera venu et parti d’ici avant le 22, époque où tu te proposes d’embrasser ton oncle. Voilà. Et puis, mon jeune homme, j’espère que tu me laisseras dormir le matin, et tu ne me feras pas trop promener, hein ?

Je trouve (inter nos, bien entendu) que : 1o le journal l’Artiste est bien long à insérer l’article de Baudelaire sur ton ami et 2o que le jeune Saint-Victor m’oublie complètement. Relirait-il Gamiani trop fréquemment.

Amène Théo, s’il peut venir, à moins que tu ne préfères venir seul.

Tout ce que je pense de mal sur l’Été (dont je pense en même temps beaucoup de bien) se résume en ceci : il me semble qu’on y voit trop le parti pris, l’intention, l’artiste se sent derrière la toile. Je dis peut-être une bêtise ? Mais je t’expliquerai carrément ce que je sens, sur le papier lui-même. Console-toi cependant. La chose (dans mon idée) est très réparable et le volume n’y perdra rien.