Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
CORRESPONDANCE

557. À JULES DUPLAN.
[Croisset, fin septembre 1857.]
Vieux,

J’ai compris par un article d’Aubryet que Pontmartin m’avait pulvérisé dans le Spectateur. Pouvez-vous m’envoyer cette ordure ? Je suis comme Gernaude, j’aime à être injurié, ça m’excite.

Lisez-vous l’Homme à Gleyre ? J’ai écrit environ 15 pages de Carthage, c’est-à-dire à peu près la moitié du premier chapitre. J’ai peur que ce ne soit bien embêtant, franchement ; il me semble que je tourne à la tragédie et que j’écris dans un style académique déplorable. Adieu, vieux, écrivez-moi moult souvent et très longuement ; quant à moi, il est très tard et je suis éreinté.

Je vous embrasse.


558. À JULES DUPLAN.
[Croisset, fin septembre ou premiers jours d’octobre 1857.]

J’en suis arrivé, dans mon premier chapitre, à ma petite femme. J’astique son costume, ce qui m’amuse. Cela m’a remis un peu d’aplomb. Je me vautre comme un cochon sur les pierreries dont je l’entoure, je crois que le mot pourpre ou diamant est à chaque phrase de mon livre. Quel galon ! mais j’en retirerai.

J’aurai certainement fini mon premier chapitre quand vous me reverrez (ce ne sera pas avant le