Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
CORRESPONDANCE

moi penser à vous parler de ma cave. C’est d’un genre neuf. Adieu, vieux. En vous embrassant, j’ai l’honneur de me dire tout à vous.


573. À M. X***[1].
[Avril 1858, avant le 12.]
Mon cher confrère,

J’ai bien peu de temps à vous consacrer, car je pars lundi prochain pour la régence de Tunis — et je suis fort ahuri par mille courses et mille préparatifs.

Je voudrais vous écrire une très longue lettre relativement à votre résolution d’être tout à fait un homme de lettres.

Si vous vous sentez un irrésistible besoin d’écrire, et que vous ayez un tempérament d’Hercule, vous avez bien fait. Sinon, non !

Je connais le métier. Il n’est pas doux ! Mais c’est parce qu’il n’est pas doux qu’il est beau. Le journalisme ne vous mènera à rien, — qu’à vous empêcher de faire de longues œuvres et de longues études. Prenez garde à lui. C’est un abîme qui a dévoré les plus fortes organisations. Je connais des gens de génie devenus en quelque sorte des bêtes de somme.

Pardon du conseil, si je froisse par là une sympathie ; mais j’ai raison, cependant.

  1. Le destinataire de cette lettre est inconnu.