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DE GUSTAVE FLAUBERT.

tu aurais dû mettre parmi les objets de première nécessité plusieurs g… pour ses cousines, et parmi les bons auteurs, de Sade, Delattre, etc.

Plaisanterie à part, c’est instructif et amusant ; utile dulci me paraît être ta devise. J’attends la suite, ou plutôt le volume entier pour juger de l’ensemble. Ne crains pas de faire revenir Prud’homme et soigne-le ! Il a de bonnes choses à dire à propos des accidents ; il doit croire qu’en cas d’explosion, on serait moins exposé aux premières qu’aux secondes, etc. !

J’ai trouvé ici, à mon retour, une mirifique épître de ta Seigneurie (qui m’a été je crois renvoyée de Tunis). Je t’en remercie bien. Elle était ornée de la signature de Foulongne. Serre-lui les pattes de ma part.

Si tu pouvais me trouver le Code civil des Carthaginois, tu serais bien aimable. C’est là ce qui me manque ; et puis bien d’autres choses, encore !

Adieu, mon vieux, porte-toi bien, amuse-toi bien ! Tu vas sans doute aller dans ta patrie, te reposer de tes travaux judiciaires, déposer un peu ta toque pour le panama et dépouiller la robe noire de l’orateur pour endosser la veste en velours du Nemrod départemental. Eh bien, sème partout les bons principes ! éduque la province, nom de Dieu ! Élève ton voyage à la hauteur d’une mission sociale ! Terrifie les bourgeois par tes extravagances, et désole ta famille par tes discours ! Si on t’invite à dîner en ville, empiffre-toi ! Et rote au dessert ! On se fâchera peut-être ? N’importe ! Tu répondras : « C’est le genre de Paris ». Caresse les servantes, prends le c… aux dames, excite les