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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/351

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DE GUSTAVE FLAUBERT.

anciennes. Je me fiche une bosse d’antiquité comme d’autres se gorgent de vin. Carthage ne va pas trop mal, bien que lentement. Mais au moins je vois, maintenant. Il me semble que je vais atteindre à la Réalité. Quant à l’exécution, c’est à en devenir fou !

Dans ce livre de la mère Colet il y a des choses atroces d’intention. Ainsi elle fait tout ce qu’elle peut pour me brouiller avec Sainte-Beuve, etc. Ah ! c’est bien joli ! Mais garde tout cela pour toi, car tout ce que je souhaite c’est de ne plus en entendre parler. D’ailleurs j’ai pour principe qu’il ne faut jamais rien répondre. Les œuvres, voilà tout. Qu’importe le Nous, le Moi et surtout le Je ?

Je suis curieux de savoir si Théo est revenu chez toi. Il me semble que si j’avais été à Paris, tout cela ne serait pas arrivé.

Est-ce que tu vois souvent la Présidente[1] ? C’est une excellente et surtout saine créature.

Ma mère termine ses préparatifs. Tu la verras dans le milieu de la semaine prochaine. Merci de ton Athénée.

Allons, mon pauvre vieux, adieu ! que veux-tu que je te dise ? que je t’aime et t’embrasse.

Il se publie dans le Constitutionnel un roman-feuilleton où l’héroïne m’accuse sérieusement (c’est l’auteur qui parle par sa bouche) d’écrire en vue de l’argent. Sens-tu la profondeur du reproche ?


  1. Mme Sabatier, la maîtresse en titre du banquier Mosselmann, l’amie de Baudelaire et le modèle célèbre du marbre de Clésinger, Femme piquée par un serpent.