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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/441

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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Les conversations des malades, les physionomies secondaires d’élèves, celle du chirurgien en chef Malivoire, etc., very well.

Mais je suis amoureux de Romaine !  !  ! Sacré nom de Dieu, m’excite-t-elle ! Je comprends très bien l’emportement de Barnier pour la religieuse ensuite, cela est discret et enlevé.

Bref, votre bouquin m’a plu extrêmement et ça me semble une chose réussie.

Je n’ai qu’un reproche à faire à votre livre, c’est qu’il est trop court. On se dit à la fin : « déjà ! » ; c’est fâcheux.

Maintenant, en vertu de cette rage que l’on a de substituer sa pensée à celle de l’auteur et de vouloir faire avec son livre un autre livre, je vous soumets respectueusement les doutes suivants :

Pourquoi, à côté de sœur Philomène, qui est une sainte (et conséquemment une exception), n’avez-vous pas mis la généralité des religieuses, à savoir de bonnes filles de basse-cour, parfaitement stupides et parfois fort bourrues ? car Barnier a beau dire, le plus souvent « la religieuse est une blague », elles embêtent les malades d’une façon terrible ; il y a même, à leur usage, toute une littérature spéciale. Je possède un de ces petits manuels qui est incroyable de bêtise et qui m’a été donné par un carabin. Mais je prévois votre réponse : vous n’avez pas eu la prétention de peindre les hôpitaux dans toutes leurs parties, et la figure de Philomène aurait perdu de son importance ; la couleur générale en eût peut-être été viciée.

N’importe ! Comme la religieuse est une idée reçue, je regrette (ceci est une question nerveuse