Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
CORRESPONDANCE

bien vous voir, d’abord pour vous voir, et puis pour vous conter un tas de choses farces. J’ai dîné samedi chez la princesse Mathilde, et la nuit d’hier (du samedi au dimanche) j’ai été au bal de l’Opéra jusqu’à 5 heures du matin avec le prince Napoléon et l’ambassadeur de Turin, en grande loge impériale. Voilà. Ceci doit être lu en scheik : « Ah ! comme il y a loin de tout cela à notre bonne petite vie de province ! »

Si quelque Rouennais t’interroge sur Faustine, je te supplie, mon loulou, de ne rien dire du tout : il faut être modeste dans la victoire et, quand on fréquente les grands, discret.

Tu t’imagines bien que je n’ai guère pensé à ton Homère. La meilleure traduction que je connaisse est celle de Bareste ; patiente un peu, je te la trouverai.

M. et Mme d’Osmoy demeurent rue Duphot, 8. Comme je leur ai dit que nous devions, ta grand’mère et moi, aller à Trouville cet été, ils se proposent d’y venir en même temps que nous pour jouir de notre compagnie.

Si tu n’assistes pas à la première de Faustine, tu pourras voir celle du Château des cœurs.

Adieu, pauvre bibi. Embrasse bien ta bonne maman et soigne-la de ton mieux.

Reçois-tu toujours de beaux bouquets ?

Suis-je gentil de t’écrire une si longue lettre, hein ?

Je baise tes bonnes joues fraîches.

Ton oncle le timoré.