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CORRESPONDANCE

Perth. C’est coquet, quoi qu’on en dise. Ce bonhomme avait quelque imagination, décidément.

Allons, adieu. Pensez à moi. Je vous envoie mes meilleures tendresses.


897. À GEORGE SAND.
[Croisset] Mercredi [30 janvier 1867].

J’ai reçu hier le volume de votre fils[1]. Je vais m’y mettre quand je serai débarrassé de lectures moins amusantes probablement. Ne l’en remerciez pas moins en attendant, chère maître.

D’abord, parlons de vous, « de l’arsenic ». Je crois bien ! Il faut boire du fer, se promener et dormir et aller dans le Midi, quoi qu’il en coûte, voilà ! Autrement, la femme en bois se brisera. Quant à de l’argent, on en trouve ; et le temps, on le prend. Vous ne ferez rien de ce que je vous conseille, naturellement. Eh bien ! vous avez tort, et vous m’affligez.

Non, je n’ai pas ce qui s’appelle des soucis d’argent ; mes revenus sont très restreints, mais sûrs. Seulement, comme il est dans l’habitude de votre ami d’anticiper sur iceux, il se trouve gêné par moments, et il grogne « dans le silence du cabinet », mais pas ailleurs. À moins de bouleversements extraordinaires, j’aurai toujours de quoi manger et me chauffer jusqu’à la fin de mes jours. Mes héritiers sont ou seront riches (car c’est moi qui suis le pauvre de la famille). Donc, zut !

  1. Le Coq aux cheveux d’or, récit des temps fabuleux.