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CORRESPONDANCE

J’aurais besoin, maintenant, que des hommes de ce monde-là fussent un peu francs avec moi, car je vais me mettre à étudier la Révolution de 48. Vous m’avez promis de me chercher dans votre bibliothèque de Nohant : 1o un article de vous sur les faïences ; 2o un roman du père X***, jésuite, sur la sainte Vierge.

Mais quelle sévérité pour le père Beuve, qui n’est ni jésuite ni vierge ! Il regrette, dites-vous, « ce qu’il y a de moins regrettable, entendu comme il l’entendait ». Pourquoi cela ? Tout dépend de l’intensité qu’on met à la chose.

Les hommes trouveront toujours que la chose la plus sérieuse de leur existence, c’est jouir.

La femme, pour nous tous, est l’ogive de l’infini. Cela n’est pas noble, mais tel est le vrai fond du mâle. On blague sur tout cela, démesurément, Dieu merci, pour la littérature, et pour le bonheur individuel aussi.

Ah ! je vous ai bien regrettée tantôt. Les marées sont superbes, le vent mugit, la rivière blanchit et déborde. Elle vous a des airs d’océan qui font du bien.


898. À GEORGE SAND.
[Croisset] Mardi [12 février 1867].

Je viens de recevoir vos trois brochures en même temps que votre lettre, chère maître. Merci des unes et de l’autre.

Je serai à Paris vers la fin de la semaine prochaine.