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CORRESPONDANCE

Si vous y tenez cependant, je verrai Camille Doucet la première fois que je retournerai à Paris ; mais je suis sûr d’avance de la réponse.

Ne croyez donc pas qu’il y ait de ma part mauvaise volonté et soyez persuadée de l’affection que vous porte

Gustave Flaubert.

Je serai revenu à Croisset à la fin de cette semaine.


986. À GEORGE SAND.
Dieppe, lundi [10 août 1868].

Mais oui, chère maître, j’étais à Paris par cette chaleur trop picale (comme dit M. X***, le gouverneur du château de Versailles), et j’y ai sué fortement. J’ai été deux fois à Fontainebleau, et la seconde fois, selon votre avis, j’ai vu les sables d’Arbonne. C’est tellement beau que j’ai « cuydé » en avoir le vertige.

J’ai été aussi à Saint-Gratien. Me voilà à Dieppe, et mercredi je serai à Croisset, pour n’en plus bouger d’ici à longtemps ; il faut avancer le roman.

Hier, j’ai vu Dumas ; nous avons parlé de vous, bien entendu, et comme je le reverrai demain, nous en reparlerons.

Je me suis mal expliqué, si je vous ai dit que mon livre « accusera les patriotes de tout le mal » ; je ne me reconnais pas le droit d’accuser personne. Je ne crois même pas que le romancier doive exprimer son opinion sur les choses de ce monde. Il peut la communiquer, mais je n’aime pas à ce