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CORRESPONDANCE

— Je ne me permettrai pas cette démarche.

— Mais je voudrais savoir la vérité, cependant ! Connaissez-vous quelqu’un qui… (Alors Mme Cornu m’a nommé.)

— Oh ! ne dites pas que je vous ai parlé de ça ! »

Tel est le dialogue que Mme Cornu m’a rapporté.

Elle désire que vous m’écriviez une lettre où vous me direz que l’Impératrice ne vous a pas servi de modèle. J’enverrai cette lettre à Mme Cornu, qui la fera passer à l’Impératrice.

Je trouve cette histoire stupide et ces gens-là sont bien délicats ! On nous en dit d’autres, à nous !

Maintenant, chère maître du bon Dieu, vous ferez absolument ce qui vous conviendra.

L’Impératrice a toujours été très aimable pour moi et je ne serais pas fâché de lui être agréable.

J’ai lu le fameux passage. Je n’y vois rien de blessant. Mais les cervelles de femmes sont si drôles !

Je suis bien fatigué de la mienne (ma cervelle) ou plutôt elle est bien bas pour le quart d’heure ! J’ai beau travailler, ça ne va pas ! Tout m’irrite et me blesse ; et comme je me contiens devant le monde je suis pris de temps à autre par des crises de larmes où il me semble que je vais crever. Je sens enfin une chose toute nouvelle : les approches de la vieillesse. L’ombre m’envahit, comme dirait Victor Hugo.

Mme Cornu m’a parlé avec enthousiasme d’une lettre que vous lui avez écrite sur une méthode d’enseignement.