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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1176. À ERNEST FEYDEAU.
Croisset, 10 mai [1871].
Cher Vieux,

Tu n’as donc pas reçu une lettre adressée par moi à Boulogne il y a quelque temps ? La tienne, en date du 1er mai, m’a fait bien plaisir puisqu’elle me prouve que tu vis encore.

J’allais m’en retourner à Paris quand a éclos comme une fleur la charmante insurrection qui t’ombrage. N… de D… ! quelle année !

Je suis ici depuis un mois, et j’ai commencé à travailler. Je refais la Tentation de Saint Antoine.

Dès que Paris-Dahomey sera habitable, ou plutôt accessible, j’irai t’embrasser.

Ton vieux.

1177. À MADAME MAURICE SCHLÉSINGER.
Croisset, dimanche [28 juillet 1867].

Vous n’avez donc pas reçu une lettre de moi, il y a un mois, dès que j’ai su la mort de Maurice ?

Comme la vôtre m’a fait plaisir hier, vieille amie, toujours chère, oui, toujours ! Pardonnez à mon égoïsme, j’avais espéré un moment que vous reviendriez vivre en France avec votre fils (sans songer à vos petits-enfants), et j’espérais que la fin de ma vie se passerait non loin de vous. Quant à vous voir en Allemagne, c’est un pays où, volontairement, je ne mettrai jamais les pieds. J’ai