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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 6.djvu/379

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DE GUSTAVE FLAUBERT.

revient est en biens-fonds, et pour faire le partage il va falloir vendre tout.

Quoi qu’il advienne, je garderai mon appartement de Croisset. Ce sera mon refuge, et peut-être même mon unique habitation. Paris ne m’attire plus guère. Dans quelque temps, je n’y aurai plus d’amis. L’éternel humain (y compris l’éternel féminin) m’amuse de moins en moins.

Savez-vous que mon pauvre Théo est très malade ? Il se meurt d’ennui et de misère ! Personne ne parle plus sa langue ! Nous sommes ainsi quelques fossiles qui subsistons, égarés dans un monde nouveau.


1294. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, nuit de dimanche [5-6 mai, 187]2.
Ma chère Caro,

Le seul événement, la seule distraction de ma semaine, a été la visite de ton mari. Ah ! je suis ingrat envers les dieux ! car hier j’ai eu celle de Mme Achille et de Juliette qui sont venues m’inviter pour le 16 prochain (de jeudi en huit) à la communion du jeune Roquigny. Tu as dû recevoir aussi une invitation. On a été fort aimable ; on s’est informé de toi (de ta santé).

Ça ne m’a pas rendu plus gai ! Les repas en tête-à-tête avec moi-même, devant cette table vide, sont durs. Enfin, ce soir, pour la première fois, j’ai eu un dessert sans larmes. Je me ferai peut-être à cette vie solitaire et farouche. Je ne