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CORRESPONDANCE

Ma tête me fait trop souffrir pour continuer, et d’ailleurs que te dirais-je ? Adieu, je t’embrasse avec ardeur. Il n’y a plus que toi, que toi seul ! Te souviens-tu quand nous écrivions : Solus ad solum ?

P. S. — Dans toutes les lettres que j’ai reçues, il y a cette phrase : « Serrons nos rangs ! ». Un monsieur que je ne connais pas m’a envoyé sa carte avec ces deux mots : Sunt lacrymae !


1038. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, vendredi soir [juillet 1869].

Comme vous êtes bonne de songer à moi, Princesse ! Vous faites bien, je vous l’avoue, car je suis extrêmement à plaindre ! Ma vie est bouleversée par cette mort-là ! et j’aurai du mal à revenir de l’ébranlement qu’elle m’a causé.

Il faut se roidir et continuer son chemin, cependant !

J’ai rendez-vous avec l’Odéon pour le 12 août, afin d’aviser à monter sa pièce[1]. Vers le mois de janvier, je publierai un volume[2] de ses vers, inédits et fort beaux.

Je relis maintenant mon roman pour en effacer les fautes de français et ôter à la critique malveillante le plus de prétextes possibles. Elle m’épargnera fort peu, néanmoins. Mais je m’en moque parfaitement.

  1. Mademoiselle Aïssé.
  2. Dernières Chansons.