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CORRESPONDANCE

1369. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, dimanche 4 heures [18 mai 1873].
Mon pauvre Caro,

Je vous plains pour votre promenade. S’il fait à Fontainebleau le temps de Rouen, elle est manquée et ces messieurs marronneront !

Mon retour ici n’a pas été très gai. J’ai commencé par faire une visite à la chambre de notre pauvre vieille ! et mon après-midi a été lugubre. Pour dire le vrai, je me suis ennuyé à crever. Puis j’étais brisé de fatigue. Mes nombreux colis sont déballés, et dès ce soir je me mets au Sexe faible.

Laporte, qui est venu déjeuner avec moi, ne m’a pas ramené Julio, parce que ce « pauvre petit » est malade, et qu’il ne veut me le rendre qu’en bon état. Demain, je vais à Rouen pour y faire des emplettes, et j’y dînerai probablement chez les Lapierre. À propos de dîner, celui de vendredi chez Carvalho a été fort aimable, et excellent sous le rapport culinaire. Carvalho m’a eu l’air de plus en plus convaincu du succès, et j’ai maintenant sa promesse écrite d’être joué l’hiver prochain, de septembre en avril.

Je n’ai rien de plus à te dire, ma chère Caro, si ce n’est que la maison me semble bien grande et vide ! et qu’il me tarde de revoir ma pauvre fille que sa

Nounou bécote de loin.

As-tu senti la beauté de mon Moscove, me suivant dans mes courses et m’attendant aux