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CORRESPONDANCE

cove, et samedi Georges Pouchet viendra dîner chez moi. J’ai à l’interroger sur la médecine.

Quand verrai-je ma Caro ? En tout cas, à lundi, un festival chez

Vieux.

Frankline en sera-t-elle ?


1530. À GEORGE SAND.
Paris, samedi soir [27 mars 1875.]
Chère Maître,

Je maudis une fois de plus la manie du dramatique et le plaisir qu’éprouvent certaines gens à annoncer des nouvelles considérables. On m’avait dit que vous étiez très malade. Votre bonne écriture est venue me rassurer hier matin, et ce matin j’ai reçu la lettre de Maurice ; donc Dieu soit loué !

Que vous dire de moi ? Je ne suis pas raide. J’ai ?… je ne sais quoi. Le bromure de potassium m’a calmé et donné un eczéma au milieu du front.

Il se passe dans mon individu des choses anormales. Mon affaissement psychique doit tenir à quelque cause cachée. Je me sens vieux, usé, écœuré de tout. Et les autres m’ennuient comme moi-même.

Cependant je travaille, mais sans enthousiasme et comme on fait un pensum, et c’est peut-être le travail qui me rend malade, car j’ai entrepris un livre insensé.

Je me perds dans mes souvenirs d’enfance