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CORRESPONDANCE

m’en irai à Concarneau, près de Georges Pouchet, qui travaille là-bas les poissons. J’y resterai le plus longtemps possible.

Je vous écrirai pour vous donner de mes nouvelles. J’espère que les vôtres seront meilleures que les miennes.

C’est comme ça, mon bon ! La vie n’est pas drôle, et je commence une lugubre vieillesse.

Je vous serre la main bien fort. Votre.

Vous n’êtes plus inquiet de Madame Zola, j’aime à croire ?


1548. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset [3 septembre 1875].
Princesse,

Votre aimable billet d’hier m’a fait du bien au cœur. Mais je ne profiterai pas de votre bonne invitation, parce que je suis encore triste et trop souffrant.

Il faut épargner ses amis ! Je ne veux pas vous infliger la gêne de ma sombre personne. Je ne sais pas comment je ne suis pas mort de chagrin, depuis quatre mois ! Ce que j’ai souffert est inimaginable ! D’hier seulement les choses sont arrangées. L’honneur sera sauf.

Quant à la ruine, elle sera pour moi moins considérable que je ne l’avais cru, parce que j’ai vendu très avantageusement ma ferme de Deauville. L’avenir, malgré cela, est fort triste. Je suis attaqué dans la moelle. J’ai reçu un coup