Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 7.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
273
DE GUSTAVE FLAUBERT.

1558. À SA NIÈCE CAROLINE.
Concarneau, dimanche, 5 heures [17 octobre 1875].

Eh bien ! ma pauvre fille, commences-tu à te reconnaître un peu dans ton logement ? Combien de kilogrammes de poussière as-tu avalés ? Il me semble que tu dois te donner bien du mal, avec un personnel aussi restreint et voulant faire des économies sur l’emménagement. C’est tout au plus si mon appartement sera prêt quand j’arriverai, ce qui aura lieu vers le 6 ou le 8 novembre, car mon compagnon quittera Concarneau vers cette date…

Il a plu beaucoup cette semaine ; aussi les promenades n’ont pas été nombreuses. Cependant j’en ai fait une, jeudi, que j’ose qualifier de gigantesque, car j’ai marché pendant quatre heures. Le petit Julien l’hospitalier n’avance guère et m’occupe un peu ; c’est là le principal. Enfin je ne croupis plus dans l’oisiveté qui me dévorait ; mais j’aurais besoin de quelques livres sur le moyen âge ! Et puis, ce n’est pas commode à écrire, cette histoire-là ! Je persévère néanmoins, je suis vertueux.

J’ai reçu hier une bonne lettre du vieux Tourgueneff, qui me charge de te faire ses compliments. Quel charmant homme ! Lui et la mère Sand m’ont écrit, depuis six mois, des phrases qui m’ont touché.

Comme j’envie G. Pouchet ! En voilà un qui travaille et qui est heureux ! Tandis qu’il passe ses journées courbé sur son microscope, dans son