veut atteindre. Un homme qui s’est institué artiste n’a plus le droit de vivre comme les autres.
Tout ce que vous me dites du sieur Catulle ne m’étonne nullement. Le même Mendès m’a écrit avant-hier pour que je lui donne gratis des fragments du Château des cœurs et, moyennant finances, les contes inédits que je viens de finir. Je lui ai répondu que tout cela m’était impossible, ce qui est vrai. Hier je lui ai écrit derechef une lettre peu tendre, étant indigné, exaspéré par l’article sur Renan. On s’attaque à l’homme de la façon la plus grossière et on y blague Berthelot en passant. Vous l’avez lu d’ailleurs ? Qu’en pensez-vous ? Bref, j’ai dit à Catulle que : 1o je le priais d’effacer mon nom de la liste de ses collaborateurs et 2o de ne plus m’envoyer sa feuille. Je ne veux plus avoir rien de commun avec ces petits messieurs-là. C’est de la très mauvaise compagnie, mon cher ami, et je vous engage à faire comme moi, à les lâcher franchement. Catulle va sans doute me répondre, mais mon parti est bien pris, bonsoir ! Ce que je ne pardonne pas, c’est la basse envie démocratique.
La scie sur Offenbach donne la mesure de sa verve comique. Voilà quelque chose d’embêtant, cette plaisanterie-là inventée par Fiorantino vers 1850 et qui dure encore ! Ajoutez-y, pour faire la triade, Littré, le monsieur qui prétend que nous descendons des singes, et le vendredi à charcuterie de Sainte-Beuve. Oh ! La bêtise !
Quant à moi je travaille avec violence, ne voyant personne, ne lisant aucun journal, et gueulant dans le silence du cabinet comme un énergumène. Je passe toute la journée et presque toute la nuit