Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 7.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
335
DE GUSTAVE FLAUBERT.

bien, ses fureurs amoureuses étant calmées. Mais, Madame, c’était, il y a quelques jours, une véritable Messaline !

La pauvre Julie n’est pas brillante. Marguerite ou la petite fille du jardinier la promène dans le jardin. L’air de Croisset lui fait du bien et elle a repris des forces depuis huit jours. Quant à sa vue, je crois qu’elle ne tardera pas à être complètement aveugle.

Combien de temps resteras-tu à Tarbes ? etc. Mais la réponse à ces questions est peut-être dans la lettre qui va venir tout à l’heure.

En l’attendant, un grand baiser de

Ta vieille Nounou.

J’ai fait samedi une re-demande au Conseil municipal. Il doit s’en occuper prochainement et cette fois nous avons chance de réussir.

Si le monument[1] se fait et qu’il y ait une inauguration, Monsieur Vieux prononcera un discours dont il a trouvé le sujet ! « De la haine de la Littérature », ou, plutôt : « De l’envie qu’excite la supériorité intellectuelle ». Et je me promets de mettre les pieds dans le plat, d’être violent, impitoyable, près de cracher un joli glaviot à la face de la Médiocratie.

La mère Lequesne (de Quevilly), qui se promène sur le quai, me regarde baigner et m’admire (sic).

Elle trouve que j’ai l’air « d’un sultan » (mot à Saint-Martin).


  1. De Louis Bouilhet.