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DE GUSTAVE FLAUBERT.

lui avez parlé de moi avec indulgence, ce qui ne m’étonne pas.

En revenant à Paris, à la fin de la semaine dernière, j’ai rencontré M. Sauzay, qui m’a dit que vous deviez avoir chez vous Mlle Judic. Vous a-t-elle amusée ?

La représentation de Fromont jeune a été fort belle. C’était une première intéressante.

Mais le roman vaut mieux que la pièce.

Elle a réussi plutôt par ses défauts que par ses mérites, tant le public est bête ! Goncourt y grelottait et moi j’y crevais de chaleur. Du reste, le contact de la foule me devient de plus en plus odieux, votre ami n’étant pas démocrate.

Il me semble que j’oublie de vous remercier pour les beaux jours que j’ai passés dernièrement à Saint-Gratien ! Mon cœur se dilate chaque fois que je franchis votre seuil, car vous savez tous les sentiments que j’ai pour votre altesse.

À bientôt, n’est-ce pas ? Et d’ici là je suis, comme toujours, en vous baisant les mains,

Votre très affectionné et dévoué.


1611. À MADAME ROGER DES GENETTES.
[Croisset, mercredi, 27 septembre 1876].

Quand vous ai-je écrit ? Il y a très longtemps, il me semble. Je suis en retard, mais ne pas croire que je vous oublie. Voici ma vie : depuis le commencement de juin j’ai travaillé jusqu’à la fin du mois dernier comme un frénétique, et mon Cœur simple est fait et recopié pour la Russie.