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CORRESPONDANCE

donnez à votre gamin de gros baisers de nourrice. Vous êtes dans le vrai, n’en sortez pas.

Moi, je travaille le plus que je peux, afin d’oublier les et la misère de ce monde. Les encouragements, comme à vous, me font défaut, car Dalloz m’a refusé un manuscrit, celui d’une Féerie que je trouve bonne, que je n’ai pu faire jouer et que je ne peux maintenant faire imprimer ! Voilà où j’en suis à mon âge (cinquante-sept ans dans douze jours), et après avoir produit ce que j’ai produit. C’est un exemple encourageant pour les jeunes ! Je vous prie de croire que ça ne m’humilie nullement, mais ça m’embête. Je n’en travaille que davantage ; je ne dis pas mieux, mais avec plus d’acharnement. Dans un an je ne serai pas loin d’avoir terminé mon livre. J’ai fait deux chapitres cet été. J’espère en avoir fait encore un, avant d’aller à Paris, ce qui n’aura pas lieu avant le mois de février.

Dès que je serai là-bas, vous serez prévenu. D’ici là, mon cher ami, bonne santé, bonne pioche et belle humeur.


1774. À M. LABARRE[1].
Croisset, près Rouen, mardi 3 décembre [1878].

J’écrirai à Dalloz tout ce que vous voudrez, qui puisse vous être utile. Indiquez-moi ce que je dois lui dire.

  1. Ancien employé de la librairie Charpentier, qui voulait entrer au Moniteur universel, journal de Dalloz.