Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
CORRESPONDANCE

moi, et me réclament. Quand les verrai-je ?

C’est ce soir la première de l’Assommoir. Je voudrais bien y être. Mais ?… Ainsi de suite. Enfin, attendons la vente. Je prendrai de quoi être un peu libre de mes actions pendant quatre ans, et puis, après, à la grâce de Dieu. Mais quant à cela, j’y suis résolu par exemple, et là-dessus je ne céderai pas, car je ne peux plus vivre dans des conditions pareilles…

— J’attends demain à 2 heures le bon Laporte, et d’aujourd’hui en huit, Houzeau, Pouchet et Pennetier à déjeuner. Ce que tu me dis de Mme M*** m’afflige, mais ne m’étonne pas. Le Vice est toujours puni, la Vertu aussi. Quant à la pauvre mère Tardif[1], tant mieux pour elle de n’être plus de ce monde (il ne faut plaindre la mort que des heureux, c’est-à-dire celle de fort peu de gens). Je me rappelle avec douceur les moments que j’ai passés chez elle autrefois, et j’ai envie « de faire dire une messe à son intention », sérieusement… Je ne vois plus rien à te conter, mon pauvre loulou. Mets à exécution ton projet de m’écrire longuement deux fois par semaine.

Maintenant je vais reprendre l’examen de Leibnitz, par Condillac, lequel vaut mieux que sa réputation, puis relever mes notes dans le traité Des Apparitions, le Dr Calmet, etc.

Et je t’embrasse bien tendrement.

Ta vieille Nounou.

Es-tu remise de tes émotions de funérailles ? Quand se marie ton élève ? As-tu trouvé un atelier ? Que dit Bonnat de tes œuvres ?

  1. Une vieille amie de la famille.