Aller au contenu

Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
CORRESPONSANCE

partir de mars, mais pas avant, j’en ai peur.

Parlez-moi de la pièce. Quand passe-t-elle ? J’ai lu les comptes rendus de l’Assommoir dans le Figaro, le Gaulois et la France (envoyés par vous ce matin). Je suis content du succès pécuniaire pour Zola. Mais ça ne consolide pas le naturalisme (dont nous attendons toujours la définition) et ça ne pose pas notre ami comme auteur dramatique. À lui maintenant de faire une pièce « dans son système ». J’ai vu que Daudet en avait lu une à l’Odéon, tirée de Jack. Quels industriels que tous ces gaillards-là ! Que n’en suis-je un moi-même ! Mais le cœur me manque.

Le pauvre Tourgueneff est recloué par la goutte. Allez le voir, vous lui ferez plaisir. Dans vingt-cinq jours, il part pour la Russie, où son frère vient de mourir.


1794. À SA NIÈCE CAROLINE.
Lundi soir, 6 heures [27 janvier 1879].
Mon Loulou,

J’ai peur que le Nouvelliste n’insère un entrefilet qui te donnerait de l’inquiétude : je me suis donné samedi, en glissant sur le verglas, une très forte entorse avec fêlure du péroné ; mais je n’ai pas la jambe cassée.

Fortin (que j’ai attendu quarante-huit heures) me soigne admirablement. Laporte vient me voir très souvent et couche ici. Suzanne me soigne