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DE GUSTAVE FLAUBERT.

considérable. Dans quinze jours je pourrai me lever. Je ne marcherai pas avant six semaines ou deux mois et je boiterai pendant longtemps, trois ou quatre mois peut-être.

Voilà tout. Cela retarde le moment où je pourrai vous voir et, franchement, c’est ce qui m’ennuie le plus dans mon accident. Car vous, ma chère princesse, vous êtes le seul coin d’azur dans ma vie sombre et je suis de tout mon cœur

Vôtre.

Amitiés au petit groupe des intimes, Marie, Popelin, Giraud, Mme de Galbon.


1798. À SA NIÈCE CAROLINE.
Jeudi, 11 heures [30 janvier 1879].
Ma pauvre Fille,

Tu as dû recevoir, hier soir, un télégramme de Philippe. Je vais bien. Le gonflement (il était d’abord énorme, ça ressemblait à un éléphantiasis) disparaît, le sang se résorbe d’une manière rapide. Dans une douzaine de jours je pourrai m’asseoir dans un fauteuil. On me fera une botte d’amidon, dans laquelle ma jambe sera prise. Quant à pouvoir marcher, je n’aurai pas ce plaisir avant six semaines, au plus tôt, et je boiterai peut-être pendant trois ou quatre mois.

Fortin me soigne admirablement bien. Le bon Laporte s’en va de temps à autre pendant vingt-quatre heures, puis revient et ne me quitte pas.